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LUCIENNE.

Ce serait dur… mais toi… ce touchant sacrifice…

COLETTE.

Tu vois, je n’en ai pas attrapé la jaunisse.
Ma vie est ainsi faite, y puis-je rien changer ?
Quand le destin me donne un être à protéger,
Je songerais à moi… ce serait arbitraire.
Non, non, c’est un devoir, sois certaine, au contraire,
Que j’en fais le vrai but de ma vie et gaîment,
Je le suivrai.

LUCIENNE.

Je le suivrai. Bien sûr… comme un enterrement.

COLETTE, apercevant le couple qui revient.

Tiens, tiens, tiens, ce bosquet propice les attire.

LUCIENNE.

Il ne la quitte pas.

COLETTE.

Il ne la quitte pas. Et je la vois sourire.

LUCIENNE.

Il implore, il arrive à ses fins.

COLETTE, en s’éloignant avec Lucienne.

Il implore, il arrive à ses fins. C’est permis.

LE JEUNE HOMME, qui revient sur le devant de la scène en suivant la jeune fille.

Que de remercîments.

Il baise de la main de la jeune fille.
LA JEUNE FILLE.

Que de remercîments. Croyez-moi c’est promis.
Mais… je garde mon nom, Edith de Villefeuille
Tant que papa sera muni d’un portefeuille.