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COLETTE.

Et nos deux cavaliers ? Un instant… Je les guette,
Surveillons le perron…

Écoutant un hautbois.

Surveillons le perron… Tiens, un air de musette.
Rien ne ressemble moins à de l’oisiveté
Qu’une fête mondaine en pleine activité.
Une ruche au travail qui bourdonne et qui roule,
De gauche à droite, allant et tanguant, c’est la foule.
Les invités, entre eux, échangent un tribut
De politesses, puis, chacun poursuit son but…

LUCIENNE, apercevant le jeune homme et la jeune fille qui reviennent sur la scène. Ils s’avancent tous deux au premier plan.

Chut… ce sont encore eux…

LE JEUNE HOMME, en solliciteur.

Chut… ce sont encore eux… La place est bonne à prendre.
Un ministre a toujours un poste pour son gendre.
C’est demain, le concours, je voudrais votre appui
Trop de timidité bien des fois, m’ayant nui…
Je n’ai d’espoir qu’en vous !

LA JEUNE FILLE.

Je n’ai d’espoir qu’en vous ! Bien, redoublez de zèle
Suivez ce bon conseil…

LE JEUNE HOMME, empressé.

Suivez ce bon conseil… Chère mademoiselle !

LA JEUNE FILLE.

Je ne fais pas le bien autant que je voudrais
Mais pour vous, tout me dit que je réussirais.

Le couple disparaît.