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dans le magistrat de Bruges, et fit plusieurs voyages par ordre de Philippe le Bon, en qualité d’ambassadeur de ce prince, auprès du roi d’Ecosse entre autres, auquel il déclare dans son testament que la nouvelle de sa mort soit annoncée par lettre. Jacques II lui avait accordé le titre de conseiller. C’est en Ecosse qu’Anselme Adornes périt de mort violente, le 25 janvier 1483 (n. st.). Il avait légué son meilleur saphir à l’évêque écossais de Saint-André, qui lui avait promis d’adopter un de ses enfants, et fit don dans l’acte de ses dernières volontés de 1470 d’une verrière à ses armes, pour être placée dans la chapelle de Sainte-Catherine au couvent des chartreux-lez-Perth, en Écosse. Anselme Adornes avait épousé Marguerite Van der Banck, qui mourut le 51 mars 1463 (n. st.). Ils sont enterrés dans l’église de Jérusalem, à Bruges, sous une belle tombe sur laquelle ils sont représentés l’un et l’autre avec leurs quartiers. On n’est pas d’accord sur les noms des fondateurs de cette église, qui furent, d’après quelques auteurs, les frères Jacques et Pierre Adornes, père d’Anselme. Celui-ci dit dans son testament qu’il posa la première pierre de l’édifice, dont M. Schayes reporte la fondation à l’an 1430 environ[1]. Cependant, à l’époque où Anselme Adornes dictait ses dernières volontés, l’église de Jérusalem ne ressemblait point au monument qui existe encore aujourd’hui, car il déclare qu’il n’y choisit sa sépulture que pour autant que l’église soit améliorée (verbetert worde), et qu’il a lui-même l’intention d’y faire faire des changements. L’église n’était pas encore achevée à l’époque de la mort de Jacques Adornes, qui date du 22 avril 1465, car celui-ci fut enterré à l’église Saint-Michel-lez-Bruges, et Pierre, son frère, qui vivait encore en 1446, git au couvent des jacobins, dans la même ville. Outre la tombe d’Anselme et de sa femme,

  1. Histoire de l’Architecture en Belgique, t. II, p. 192 (édit. en deux vol.).