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Il aurait été préférable pour moi que je sois garçon épicier, charcutier, ouvrier à la chaîne chez Citroën, bedeau, employé des pompes funèbres, etc., etc.

Je suis, hélas, un intellectuel. Donc, à notre époque, un bon à rien.

Il me faut également expier, ma naissance, mon honnêteté, mon patriotisme.

Que de choses inutiles.

J’ai été assez stupide pour donner à des femmes en échange de leurs faveurs et soi-disant de leur amour, le peu qu’il me restait encore. Au lieu de vivre d’elles. D’avoir répondu à l’appel de mon pays. D’avoir fait trois années de guerre. De n’avoir pas osé tirer d’importants subsides de maladies, de dommages de guerre, etc. De n’avoir pas trempé dans des affaires plus ou moins louches. D’avoir versé l’or que je possédais pour que le coq finisse de crever les yeux du soldat