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qu’il la repoussa. J’eus beau insister, tout fut d’abord inutile. Mais à un début de mois j’appris qu’il n’avait pas assez pour acquitter sa note d’hôtel. Discrètement je lui glissai une petite somme d’argent. Comme il l’avait acceptée, je lui fis quelques petits cadeaux. Un soir qu’il était libre, nous allâmes au spectacle, je pris les places, ce fut lui enfin qui sollicita mon aide : une vieille dette qu’un de ses camarades de dancing réclamait avec des menaces. Je lui avançai la somme. Bientôt il me demanda encore de l’argent.

Que ces mesquines questions m’étaient indifférentes ! J’étais folle, j’étais heureuse, je ne pouvais rien lui refuser, j’excusais tout de lui, je le plaignais, j’étais enfin sa débitrice. Je l’avais arraché aux Américaines, aux clientes d’une nuit. Il était tout à moi.

Devant ses appels pressants, je dus à mon tour solliciter de mon mari quelques sommes supplémentaires, je lui avouai que j’avais