gure, & par conséquent sans différence de sexe, sont néanmoins père & fils, & qu’ils ont produit par leur mutuel amour une troisiéme personne qu’ils appellent le St. Esprit ; laquelle personne n’a, non plus que les deux autres ni corps, ni forme, ni figure. Quel abominable galimatias !
Puisque nos Christicoles bornent la puissance de Dieu le Père à n’engendrer qu’un fils, pourquoi ne veulent-ils pas que cette seconde personne, aussi-bien que la troisiéme, ayent comme la premiére la puissance d’engendrer un fils qui soit semblable à elle ? si cette puissance d’engendrer un fils est une perfection dans la premiére personne, c’est donc une perfection & une puissance qui n’est point dans la seconde ni dans la troisiéme personne. Ainsi ces deux personnes manquant d’une perfection & d’une puissance qui se trouvent dans la premiére, elles ne seroient certainement pas égales entr’elles : si au contraire ils disent que cette puissance d’engendrer un fils n’est pas une perfection, ils ne devroient donc pas l’attribuer à la premiére personne non plus qu’aux deux autres, parce qu’il ne faut attribuer que des perfections à un Être qui seroit souverainement parfait.
D’ailleurs ils n’oseroient dire que la puissance d’engendrer une divine personne, ne soit pas une perfection ; & s’ils disent que cette premiére personne auroit bien pu engendrer plusieurs fils & plusieurs filles, mais qu’elle n’auroit voulu engendrer que ce seul Fils, & que les deux autres personnes pareillement n’en auroient point voulu engendrer d’autres, on pourroit 1o. leur demander, d’où ils sçavent que cela est ainsi ; car on ne voit point dans leurs prétendües Écritures saintes, qu’aucune de ces di-