Page:Meslier - Testament, 1762.djvu/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.

des hommes. Les Barbares (tels qu’ils soient) qui avoient rédigé cette loi affreuse, ordonnoient Levit. chap. 27. que l’on fît mourir sans miséricorde tout homme qui avoit été voué au Dieu des Juifs, qu’ils nommoient Adonaï, & c’est selon ce précepte exécrable que Jephté immola sa fille, que Saül voulut immoler son fils.

Mais voici encore une preuve de la fausseté de ces révélations, dont nous avons parlé. C’est le défaut d’accomplissement des grandes & magnifiques promesses qui les accompagnoient ; car il est constant que ces promesses n’ont jamais été accomplies.

La preuve de cela consiste en trois choses principales : 1o. À rendre leur postérité plus nombreuse que tous les autres peuples de la terre &c. 2o. À rendre le peuple qui viendroit de leur race, le plus heureux, le plus saint & le plus triomphant de tous les peuples de la terre &c. 3o. Et aussi à rendre son alliance éternelle, & qu’ils posséderoient à jamais le pays qu’il leur donneroit. Or il est constant que ces promesses n’ont jamais été accomplies.

Premiérement. Il est certain que le peuple Juif, ou le peuple d’Israël, qui est le seul qu’on puisse regarder comme descendans des Patriarches Abraham, Isaac & Jacob, & le seul dans lequel ces promesses auroient dû s’accomplir, n’a jamais été si nombreux pour qu’il puisse être comparable en nombre aux autres peuples de la terre, beaucoup moins par conséquent aux grains de sable &c. ; car l’on voit que dans le tems même qu’il a été le plus nombreux & le plus florissant, il n’a jamais occupé que les petites Provinces stériles de la Palestine & des environs, qui ne sont presque rien en comparaison de la vaste éten-