Page:Meslier - Testament, 1762.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ces étrangers comme des fous ? Il n’y a certainement personne qui ne les regardât comme tels, & qui ne se moquât de toutes ces belles visions & révélations divines.

Or il n’y a aucune raison de juger ni de penser autrement de tout ce qu’on fait dire à ces grands prétendus Sts. Patriarches Abraham, Isaac & Jacob sur les prétendües révélations divines qu’ils disoient avoir eues.

À l’égard de l’institution des sacrifices sanglans, les Livres sacrés l’attribuent manifestement à Dieu. Comme il seroit trop ennuyant de faire les détails dégoutans de ces sortes de sacrifices, je renvoye le Lecteur à l’Exode ch. 25. 1. : 27. 1. & 21. : 28. 3 : 29. 1 : ibid. ℣. 2. ℣. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11.

Mais les hommes n’étoient-ils pas bien fous & bien aveuglés de croire faire honneur à Dieu, de déchirer, tuer & brûler ses propres créatures sous prétexte de lui en faire des sacrifices ? Et maintenant encore comment est-ce que nos Christicoles sont si extravagans que de croire faire un plaisir extrême à leur Dieu le Père de lui offrir éternellement en sacrifice son Divin Fils en mémoire de ce qu’il auroit été honteusement & miserablement pendu à une croix où il seroit expiré ? Certainement cela ne peut venir que d’un opiniâtre aveuglement d’esprit.

À l’égard du détail des sacrifices d’animaux, il ne consiste qu’en des vêtemens de couleurs, en sang, fressures, foyes, jabots, rognons, ongles, peaux, fiente, fumée, gâteaux, certaines mesures d’huile & de vin ; le tout offert, & infecté de cérémonies sales & aussi pitoyables que des opérations de magie les plus extravagantes.

Ce qu’il y a de plus horrible, c’est que la Loi de ce détestable peuple Juif ordonnoit aussi que l’on sacrifiât