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sent Mémoire, afin qu’il puisse servir de témoignage de vérité à tous ceux qui le verront & qui le liront si bon leur semble. »

On a aussi trouvé parmi les Livres de ce Curé, un imprimé des Traités de Mr. de Fénelon Archevêque de Cambray [Édit. de 1718] sur l’Existence de Dieu & sur ses attributs, & les Réflexions du P. Tournemine Jésuite sur l’Athéïsme, auxquels Traités il a mis ses notes en marge signées de sa main.

Il avoit écrit deux Lettres aux Curés de son voisinage, pour leur faire part de ses sentimens etc. Il leur dit qu’il a consigné au Greffe[1] de la Justice de sa Paroisse une Copie de son Écrit en 366 feuillets in-8o. mais qu’il craint qu’on ne la supprime, suivant le mauvais usage établi d’empêcher que les simples ne soient instruits, & ne connoissent la vérité[2].

Ce Curé a travaillé toute sa vie en secret pour attaquer toutes les opinions qu’il croyoit fausses.

Il mourut en 1733, âgé de 55 ans : on a cru que dégoûté de la vie il s’étoit exprès refusé les alimens nécessaires, parce qu’il ne voulut rien prendre, pas même un verre de vin.

Par son testament, il a donné tout ce qu’il possédoit, qui n’étoit pas considérable, à ses Paroissiens, & il a prié qu’on l’enterrât dans son Jardin.

  1. Sainte Menoult.
  2. On dit que le Grand Vicaire de Reims s’est emparé de la troisiéme copie.