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tres Écritures à leur fantaisie. Origène même avec tout son grand esprit, ne laissoit pas que de corrompre les Écritures, & forgeoit à tous coups des allégories hors de propos, & se détournoit par ce moyen du sens des Prophêtes & des Apôtres ; & même avoit corrompu quelques-uns des principaux points de la doctrine. Ses Livres sont maintenant mutilés & falsifiés, ce ne sont plus que piéces cousues & ramassées par d’autres qui sont venus depuis, aussi y rencontre-t-on des erreurs & des fautes manifestes.

Les Allogiens attribuoient à l’hérétique Cerinthus, l’Évangile & l’Apocalypse de St. Jean, c’est pourquoi ils les rejettoient. Les hérétiques de nos derniers siècles rejettent comme Apocryphes plusieurs Livres que les Catholiques Romains regardent comme saints & sacrés, comme sont les Livres de Tobie, de Judith, d’Esther, de Baruc, le Cantique des trois enfans dans la fournaise, l’histoire de Suzanne, & celle de l’Idole de Bel, la Sapience de Salomon, l’Ecclésiastique, le premier & le second Livre des Machabées ; auxquels Livres incertains & douteux on pourroit encore en ajouter plusieurs que l’on attribuoit aux autres Apôtres, comme sont, par exemple, les actes de Saint Thomas, ses circuits, son Évangile & son Apocalypse ; l’Évangile de Saint Barthelemy, celui de St. Mathias, celui de Saint Jacques, celui de Saint Pierre, & celui des Apôtres ; comme aussi les gestes de Saint Pierre, son Livre de la Prédication & celui de son Apocalypse ; celui du Jugement, celui de l’Enfance du Sauveur, & plusieurs autres de semblable farine, qui sont tous rejettés comme Apocryphes par les Catholiques Romains, même par le Pape Gélase & par les SS. PP. de la Communion Romaine.