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me le principal de tous, se tire de la grandeur & de la multitude des miracles faits en tout tems & en tous lieux en faveur de leur Religion.

Mais il est facile de réfuter tous ces vains raisonnemens, & de faire connoître la fausseté de tous ces témoignages. Car 1o. les argumens que nos Christicoles tirent de leurs prétendus motifs de crédibilité, peuvent également servir à établir & confirmer le mensonge comme la vérité ; car l’on voit effectivement qu’il n’y a point de Religion, si fausse qu’elle puisse être, qui ne prétende s’appuyer sur de semblables motifs de crédibilité ; il n’y en a point qui ne prétende avoir une doctrine saine & véritable, & au moins en sa manière qui ne condamne tous les vices & ne recommande la pratique de toutes les vertus. Il n’y en a point qui n’ait eu de doctes & zélés défenseurs, qui ont souffert de rudes persécutions pour le maintien & la défense de leur Religion ; & enfin il n’y en a point qui ne prétende avoir des prodiges & des miracles qui ont été faits en sa faveur.

Les Mahométans, les Indiens, les Payens en alléguent en faveur de leurs Religions, aussi-bien que les Chrétiens. Si nos Christicoles font état de leurs miracles & de leurs prophéties, il ne s’en trouve pas moins dans les Religions Payennes que dans la leur. Ainsi l’avantage que l’on pourroit tirer de tous ces prétendus motifs de crédibilité, se trouve à peu près également dans toutes sortes de Religions.

Cela étant, comme toutes les histoires & la pratique de toutes les Religions le démontrent, il s’ensuit évidemment que tous ces prétendus motifs de crédibilité, dont nos