Religions pareilles ne peuvent être véritables, ni avoir été instituées de Dieu.
Mais je vois bien que nos Christicoles ne manqueront pas de recourir à leurs prétendus motifs de crédibilité, & qu’ils diront que quoique leur foi & leur créance soit aveugle en un sens, elle ne laisse pas néanmoins d’être appuyée par de si clairs & de si convaincans témoignages de vérité, que ce seroit non seulement une imprudence, mais une témérité & une grande folie, de ne pas vouloir s’y rendre. Ils reduisent ordinairement tous ces prétendus motifs à trois ou quatre chefs.
Le premier ils le tiennent de la prétendue sainteté de leur Religion, qui condamne le vice & qui recommande la pratique de la vertu. Sa doctrine est si pure, si simple, à ce qu’ils disent, qu’il est visible qu’elle ne peut venir que de la pureté & de la sainteté d’un Dieu infiniment bon & sage.
Le second motif de crédibilité, ils le tirent de l’innocence & de la sainteté de la vie de ceux qui l’ont embrassée avec amour, & défendue jusqu’à souffrir la mort, & les plus cruels tourmens, plutôt que de l’abandonner : n’étant pas croyable, que de si grands personnages se soient laissés tromper dans leur créance, qu’ils ayent renoncé à tous les avantages de la vie, & se soient exposés à de si cruelles persécutions pour ne maintenir que des erreurs & des impostures.
Ils tirent leur troisiéme motif de crédibilité des oracles & des prophéties qui ont été depuis si long-temps rendues en leur faveur, & qu’ils prétendent accomplies d’une façon à n’en point douter.
Enfin leur quatriéme motif de crédibilité, qui est com-