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O Mort, combien ta memoire est amere

A ceulx qui ont bonne fortune amere,

Vivans en paix et non pas justement;

O trescruelle, soubdaine et sans lumiere,

Tu n’as en mal seconde ne premiere,

On ne te peut descripre bonnement.

Plus a en toy de douleur et tourment

Que comprendre ne peut entendement,

Soit de Platon, de Virgule ou Omere.

D’ame et de corps tu fais separement,

Trop subit est ton faulx advenement.

Ces motz sont vrays, nonpas ditz de commere.

Las! or n’a il fors huyt ans dominé, Aprés que Mort avoit exterminé Ce bon duc Jehan dont j’ay fait mention, Duquel fut fdi tant bien moriginé, Qui, tout son cas au long examiné, Doit posseder d’honneur la mansion. En armes mist corps et intencion, A gens vaillans gaiges et pension Donna si grans, par sens illuminé, Que des Anglois la grant contention Ravalla bas ainsi que ostention Fait son procés, s’il est bien fulminé.