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LE CHANT DE SATAN

À Henry de Groux.

I

Vénus, en robe brodée de chimères d’azur,
Était venue, cette nuit des années tristes du monde,
Rêver à sa naissance et aux destins futurs

Au bord de la mer monotone qui gronde
Sur les grèves et au pied des môles des cités,
Là-bas, où les phares tournent leurs lanternes rondes.

Et lasse de n’être plus et d’avoir été,
En mille temples, la déesse suprême des belles races,
Elle maudissait, dressant ses seins, la nouvelle déité.