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LE PARDON DE DIEU

Les séraphins rouges aux couronnes de fer
Ont brandi leurs épées lourdes sous le trône
D’où rayonne vers le monde l’aumône
Du feu, de l’onde et de l’air.

Et les astres, comme des fruits mûrs à l’automne,
Sont tombés à travers les ténèbres du néant
Sur les fronts de l’antique mêlée des géants
Dont l’heure, à l’horloge des soleils, sonne.

Car Dieu a dit : « Voici, j’accorde mon pardon
À Satan et à la myriade des mauvais anges
Qui dressent contre ma gloire leurs boucliers dans la fange
Où leur orgueil croupit loin des roses de Sidon.