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Enfin, après toutes les bêtes
Qu’escortent, armés de gourdins,
Les dompteurs musclés de ces fêtes,
S’avance, entre les hauts gradins,

Traîné par mille mains d’esclaves
Et salué de mille cris,
Le char de la reine des braves
Dont le peuple entier s’est épris.

Et nul, sauf au seuil de l’église,
Le pauvre mendiant sans yeux,
Ne voit, malgré qu’on dise et lise,
La ville brûler jusqu’aux cieux

Pour avoir trop aimé la femme
Dont la main prête à tout forfait
Brandira l’épée et la flamme
Au front du Prince qu’elle hait.