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Nos yeux suivaient le rêve des mondes,
Et notre âme attendait la venue
Du Christ ou de la Vierge Marie
Dans les roses de lune et les étoiles.


Au loin, le vent, comme un Dieu qui prie,
Souffle vers la mer l’essor des voiles.


Nos mains cherchaient l’ancienne caresse
Et nos lèvres la vieille parole ;
Mais nos gestes étaient de détresse,
Et nos mots tels un oiseau qui s’envole.


Au loin, comme des oublis, les feuilles
Voguent vers la mer où dort l’automne.


Ses yeux et ses lèvres que tu cueilles,
Dieu d’hiver dont le soleil s’étonne,