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Aussi t’aimais-je pour le rêve
Lamentable de tes yeux
Et ta voix qui fut la voix d’Ève
Pleurant les aubes d’anciens cieux ;

Et surtout pour ta chevelure
Qui fut mon léger linceul,
Et tes mains à douce brûlure
Lors des baisers de seule à seul.

Mais tu ne sus charmer mon âme,
Dont le Sauveur ait merci !
Car elle est de souffle et de flamme
Et pure de l’impur souci.

Me voici, féal à mon glaive,
De nouveau sous le soleil,
Et ces nuits d’amour sont le rêve,
N’est-ce pas ? d’un mauvais sommeil.