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Souviens-toi ! Les grillons crépitaient
Du haut du jardin jusqu’à la berge
Où le vent à peine agitait
Les linges étendus sur des cordes.
L’ombre était pleine de miséricorde
Là-bas, dans la forêt de la colline
Où l’on dit que la Peur chemine.
Et même la voix des buveurs
S’était éteinte avec les lueurs
Parmi les faïences, les étains et les verres
Du cabaret vide comme en hiver.


Tu murmurais je ne sais quelles paroles
Que j’écrasais sur la rouge corolle
De tes lèvres écloses en ce juin ;
Et moi, dont les mains cherchaient tes mains
Pour les délier, tremblantes, de ton sein,
Je répondais par d’autres paroles
Dont j’ai oublié le sens incertain.