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Du petit lit blanc où, rose, il joue,
Une fossette dans chaque joue,
Avec le soleil qui tremble aux draps,
Ton enfant qui sait calmer vos fièvres
En attirant vers lui, las du jeu,
En un long baiser triple vos lèvres
Qui peut-être alors ont baisé Dieu,
Ton enfant, chair où tous les ancêtres
Vont rire ou pleurer, mystiques maîtres
D’un destin de joie ou de douleur,
Ne sera-t-il l’enfant du bonheur,
Ami ?

Ami,
Après avoir traîné tes pas las
Par tant de pays et tant de villes
Où tu connus les amours serviles
De celles qui ne consolent pas,
Après avoir épuisé les coupes
Où dort le mensonge de l’oubli
Et bercé ta nostalgie aux poupes
Des vaisseaux où l’exil t’a pâli,