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Le fumier d’où jaillira un jour la joie des fleurs ;
L’eau, dans la vasque pleine de la fontaine, pleure.
C’est la paix et sa bénédiction féconde
Sur les roses de l’enclos et sur nos pauvres cœurs.
Écoutons dans le vent voler les brins de paille
Et oublions la haine lointaine, ses cris et la bataille !


On se bat au bout du monde !


On se bat ! — Ô refrain de mort dans ce chant de la vie
Que je voudrais crier, de tout mon cœur, à tous les hommes !
N’est-il de paix possible entre le bonheur et l’envie ?
Te faudra-t-il aussi, parmi les pauvres que nous sommes,
Prendre part malgré toi à l’œuvre rouge du Mal ?
Mais sais-tu si ce sang qui coule n’est pas lustral ?
De même que ces lys s’élancent de la boue immonde,
L’Amour naît de la Haine, le final du fatal.
Donc si tu veux mieux vivre, consens à mourir
Pour renaître dans la joie universelle de l’avenir !


On se bat au bout du monde !