Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Un oiseau pépie dans une fleur,
Une source murmure sur la mousse,
Mais ton âme que Dieu repousse
N’a que le silence pour ses pleurs.

Attends qu’il ait tonné sur la forêt
Comme il tonna jadis sur ta vie,
Quand tu étais à l’agonie
Dans cette ville où les femmes t’enivraient.

La foudre délie la voix des morts.
Peut-être, à l’heure de la tempête,
L’Esprit Saint qui sacre les poètes
Posera-t-il sur toi sa langue d’or.

Et ce sera de nouveau pour toi
Le miracle de l’Épiphanie,
Grâce auquel la foule bannie
Comprendra les paroles de ta foi.