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— Courons à la colline où s’allongent les ombres.
Tandis que fumeront les maisons du hameau,
Je te dirai les noms des astres que tu nombres,
Le bras levé, du bout flexible d’un rameau.

— Sont-ce vraiment les prés que veut mon cœur en quête,
Ou les bois, ou les eaux où vogue mon bateau ?
Non, mon cœur veut la ville où c’est aujourd’hui fête,
Et les amants qu’on tire à soi par le manteau.

— Tu me fais peur. Mais soit ; allons à la grand’ville
Voir les garçons jouer de l’arc et de l’anneau,
Et les filles danser sous l’archet malhabile
Du vieux violoneux juché sur son tonneau.

— Ô mauvais amoureux qui ne veux pas comprendre,
Va-t’en ! Ferme la porte et souffle le flambeau.
Je veux pleurer, bien seule et les pieds dans la cendre.
Je n’aurai mon désir qu’en le lit du tombeau.