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— Nous irons donc, avant que le jour ne recule,
Écouter sous l’arceau du pont le chant de l’eau,
Ou ramer tour à tour dans le doux crépuscule
Qui fait que l’onde est rose à l’ombre du bouleau.

— Non, vers le petit bois dirigeons notre course !
J’y connais, murmurant tel Pan dans un roseau
Pour faire rire en rond les nymphes, une source
Où viennent s’abreuver la couleuvre et l’oiseau.

— Viens, je te porterai dans mes bras à ton rêve,
Tout ce feuillage épars où s’effare un ruisseau !
On y sent, de la terre aux fleurs, monter la sève
Et palpiter des nids de l’arbre à l’arbrisseau.

— Si nous montions plutôt au pré de la colline
D’où l’on entend tinter le retour du troupeau,
Et l’angelus sonner, et la vieille berline
Rouler devant l’auberge où se fane un drapeau ?