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Ils chantent l’amour pour tous,
Pour le vagabond qui saigne sur la mousse
Et le fou qui frappe dans l’impasse ;


Et leurs pieds ailés laissent leur trace
Dans la cendre encore tiède de l’âtre
Où viendra se chauffer le pauvre pâtre.


Ils chantent le secret de toutes choses,
L’âme des astres et l’âme des fleurs,
Dans les cieux violets et les jardins roses ;


Et leurs ailes doucement décloses
Tressaillent comme un souvenir d’ailleurs
Vers le Seigneur des mondes meilleurs.


Et nous osons à peine dormir,
Tels des enfants à la veille de Noël
Qui attendent que Dieu se dévoile
Dans tes miroirs magiques de l’avenir.