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Il faut donc rester danser comme des enfants,
Sans souci des astres morts aux cieux,
Au gré des ritournelles du vieux violoneux
Qui trépigne, comma fou, sur son banc.

Les drapeaux de la porte sont trempés, et nos pas,
En battant la mesure, laissent leurs traces
De boue sur le plancher sonore que ne lassent
Ni les gas, ni les cueilleuses de lilas.

Il tonne ! et tes fleurs sont foulées sous mes pieds,
Et tes yeux dans les miens veulent s’éteindre,
Et nos mains se cherchent mollement, comme pour feindre
Le désir d’un plaisir dernier.

Mais rions, car l’aurore point enfin sur la fête
Qui finit, et la pluie cesse déjà
De tinter sur le toit de la tente, et là-bas
Les sentiers fleurent bon sous les hêtres.