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Et le passant chante sur la route,
Car cette pluie ne laissera pas de fange
Au carrefour où hésite son doute,
Et le laboureur pousse la charrue,
Le dos rond sous la chaude averse
Qui fait gonfler les mottes drues,
Et le malade auprès de la fenêtre,
Que le bruit de l’eau dans les arbres berce,
Sent l’âme en sa chair renaître.


C’est la bonne pluie bénie de Dieu
Qui rafraîchit la nuque du vagabond,
C’est la bonne pluie du paradis des cieux
Qui féconde l’œuvre du tâcheron,
C’est la bonne pluie qui fait rire les yeux
De ceux qui savent qu’ils mourront.


Et voici le signe de l’arc-en-ciel
Sur les maisons jaunes du village,
D’où les enfants, avec des corbeilles,