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Bois-la, la coupe qu’elle te tendra sur le seuil,
De ses mains un peu pâles d’avoir tissé des voiles,
Dans la chambre du secret, pour en vêtir son deuil
Qui te pleura sous tant de soleils et d’étoiles.

Tu es blessé : il faut que tu sois sage comme la nature
Et que tu écoutes à la fenêtre la chanson des oiseaux
Et le travail des abeilles autour des fleurs mûres
Dans le petit enclos où l’on entend rire un ruisseau.

Puis laisse-toi dormir sur le sein de la seule
Qui sache les paroles pour enchanter ta peur ;
Ta sœur sera miséricordieuse comme une aïeule
À ta douleur d’enfant prodigue qui prie et pleure.

Ose espérer que demain sera jour de repos
Où des fermes, des bergeries et des labours
Les travailleurs viendront, des bluets aux chapeaux,
Chanter en chœur autour du Christ du carrefour.