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Comme un ostensoir où Dieu se réveille,
Ta tête fière, ô femme, ô ma femme,
Chair de ma chair, âme de mon âme !

Et maintenant, à pas graves, ayant prié
Selon la volonté de toutes choses,
Quittons le cimetière où a poudroyé
Tant de passé pour le parfum des roses.
Retournons à la paix de la maison
Que nous choisîmes pour nos chères oraisons.
Nous attendrons doucement la mort
Ne demandant que l’amour à la vie,
Et nous laisserons, au soir et à l’aurore,
Sonner la cloche qui nous convie,
Vainement, à la nuit du Néant !

Et donne-moi encore, amoureusement,
Avant de descendre au village
Qui prépare pour demain son ouvrage,
Ta sainte bouche, ton front sacré, tes divins yeux !

Sœur, nous sommes les temples du vrai Dieu !