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S’épanouir le mystère de ta pensée.
Et tout le vieux songe de la terre
Me devient clair comme une parole
Chuchotée au dormeur solitaire
Par l’Esprit qui révèle les symboles.
Oui, le songe de la terre tremble en toi
Pour te forcer à la foi et à la loi
Qui préparent le futur paradis.
Ton sourire est l’espoir des mondes,
Comme tes pleurs en sont maudits.
Dresse haut tes seins et ta face !
Qu’en ta chair sacrée se confondent
La mort obscure des races
Et la vie qui jamais ne se lasse !
Nue, et blanche et blonde
Tu es l’immortelle et calme image
Qui hanta le sommeil des sages.
Laisse cracher contre toi dans l’ombre
Les hommes noirs dont les lèvres se tordent.
Sous ton front les hymnes s’accordent
Et les prières crient miséricorde
Plus haut qu’en leurs cryptes funèbres !
Tourne vers les baisers du soleil