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Viens ! je vois que le soleil est rouge
Par la fente du vantail qui bouge.
Viens ! le crépuscule a ouvert
Cette prison aux ailes de nos rêves !

Voici des chants d’oiseaux et de l’air,
Et l’odeur mourante des sèves
Dans le soir, douce automne du jour
Qui hâte les étreintes de l’amour.

Arrêtons-nous dans le petit cimetière
Où les saules effeuillent leurs prières,
Vaines et légères comme des rêves,
Sur les lettres effacées des pierres
Qui pèsent sur tant de formes brèves.

Le village se recueille.

Le village se recueille. Écoute :

L’on entend, si légèrement qu’on en doute,
Grincer la poulie d’un puits ;
Les chevaux qu’on mène à la rivière
Près du moulin cliquetant sous le lierre,