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Je suivis la parade de deuil
Jusqu’au Jardin nocturne des Pleurs.
Où l’esclave riva le cercueil
Pour sa sépulture sous les fleurs.

Depuis mes pas buttent aux talus,
Ma chevelure est lourde de pleurs :
Oh ! je ne sais plus, je ne sais plus
Cette allée où tu dors sous les fleurs !

Mais voici le renouveau vermeil
Dont le rire tarira mes pleurs :
Car ivre du réveil du soleil,
Mon Prince renaîtra dans les fleurs !

Soulevant de ses doigts gemmés de jaunes bagues
L’impalpable blondeur de ses cheveux épars
Où ses yeux luisent bleus avec des feux de dagues,
Elle reprend, chantant, le cours de ses pas vagues
Vers les lointains que teinte un crépuscule épars.