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célèbres, Xavier de Maistre, Nodier, Benjamin Constant, Portalis, Fontanes, Daru, Daunou, Fauriel, Sismondi, de Barante, Geoffroy, Féletz, Joubert, et autres talents agréables ou sérieux, les œuvres de Mme de Staël, de Chateaubriand et de Napoléon Ier ne peuvent-elles pas suffire à l’intérêt d’un tableau dont les traits épars n’ont point encore été rapprochés dans un même cadre ?

Nous ne sommes donc plus en présence de la Muse sénile qui chantonnait d’une voix cassée les refrains de la veille, ou s’épuisait vainement à ranimer les cendres de foyers éteints. Au lieu d’épier et de surprendre les lueurs furtives d’une aube indistincte, nous saluons un lever de soleil dans l’apparition des initiateurs auxquels nos pères ont été redevables d’une Renaissance.

C’est dire que la httérature impériale fut tout ensemble une fin et un commencement : car, dans la vie d’un peuple, tout s’enchaîne ; et jamais il n’y a solution de continuité entre le passé, le présent et l’avenir. Aussi était-il nécessaire de peindre la physionomie d’une époque sans laquelle on comprendrait mal les temps qui suivirent, puisqu’ils furent soit une conséquence, soit une réaction et une revanche.

En essayant de combler cette lacune, nous sommes heureux de trouver dans cette courte pré-