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des hommes des combinaisons faites pour lui seul, de hardis aperçus dont presque tout autre abuserait. » « Le vulgaire, dit-il encore, sentirait mal l’avantage d’un ordre réel<1> dans l’amour ; le vulgaire a toujours besoin que sa conduite lui soit tracée. » « Il est des caractères qu’ennoblira toujours le sentiment de l’ordre. Le mal est en quelque sorte inaccessible pour ces hommes intègres… Soumis à l’ordre avec fermeté, l’homme juste… se conforme à toutes les lois naturelles et aux lois positives qui ont stipulé sur l’intérêt d’un tiers ; mais il ne pense pas que la vie privée doive toujours être assujettie à des coutumes que maintient leur ancienneté seule. »

Les dernières pages sont la fin de la seconde édition très remaniée ; dans le chapitre des « dernières réflexions » se trouve cette formule : « Rectitude et plaisir, ce sont les traces les moins obscures au milieu des ténèbres que l’avenir éclaircira peut-être ». Voici deux exemples des modifications du texte dans la troisième édition (dernière partie).

B. p. 241. « Le plaisir a été vu C, p. 361. « Le faste des âmes sans consistance ; et l’on a trouvé superbes est resté sans excuse ; on que l’amour n’avait point de voleur a vu que l’audace n’avait pas de réelle. L’homme a tout sondé, fondement, et que toute science l’abîme est devenu sa science. » rencontrait des abîmes. » (La même

allure d’expression et le même mouvement de pensée dans un autre ordre d’idées).

F. 242. « Descendons paisible— P. 365. « Descendons sans amerment : que le silence des pussions tume cette pente universelle. Enviimmorales nous laisse dans ce ronnés de trouble, soyons paisirepos du juste, où l’on peut voir bles ; aimons la justice malgré le sans déchirement la ruine de toutes délire des passions et que des jouischoses ; et que des voluptés sans sances irréprochables nous aident trouble nous aident à soutenir nus à soutenir nos années suspendues années suspendues entre les deux entre le grand jour dont l’aurore immensités du temps sans origine n’a pas été vue, et le temps où les et du temps sans terme. >• mortels n’auront plus de journées. »

(Recherche d’un effet d’éloquence).

La quatrième édition garde à peu près complètement l’avant-propos de la troisième, en changeant l’ordre des réflexions, mais en ajoutant quelques considérations sur la

(1) Entendez par « réel » l’ordre spontané, fondé en nature, — non pas l’ordre conventionnel et précaire de la société, qui n’est qu’une discipline, rendue nécessaire par l’infirmité humaine.