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4. Ce mot rappelle celui de l’écuyer Breton au combat des trente : « Bois ton sang, Beaumanoir ! »

5. Les soldats qui font la guerre aux Heyduques sont nommés Pandours. Leur réputation n’est guère meilleure que celle des brigands qu’ils poursuivent ; car on les accuse de détrousser souvent les voyageurs qu’ils sont chargés de protéger. Ils sont fort méprisés dans le pays, à cause de leur lâcheté. Souvent dix ou douze heyduques se sont fait jour au travers d’une centaine de Pandours. Il est vrai que la faim que ces malheureux endurent fréquemment, est un aiguillon puissant pour exciter leur courage.

Lorsque les Pandours ont fait un prisonnier, ils le conduisent d’une manière assez singulière. Après lui avoir ôté ses armes, ils se contentent de couper le cordon qui attache sa culotte, et la lui laissent pendre sur les jarrets. On sent que le pauvre heyduque est obligé de marcher très-lentement, de peur de tomber sur le nez.