Page:Merimee - La Guzla, Levrault, 1827.djvu/86

Cette page a été validée par deux contributeurs.

jours furent écoulés, Catherine s’écria : « Que la sainte Vierge ait pitié de vous, et qu’elle vous venge de vos ennemis ! » Alors elle a poussé un soupir et elle est morte. Christich Mladin a regardé le cadavre d’un œil sec ; mais ses deux fils essuyaient leurs larmes quand leur père ne les regardait pas. Le quatrième jour est venu, et le soleil a tari l’eau croupie dans le creux du rocher. Alors Christich, l’aîné des fils de Mladin, est devenu fou : il a tiré son hanzar3 et il regardait le cadavre de sa mère avec des yeux comme ceux d’un loup auprès d’un agneau. Alexandre, son frère cadet, eut horreur de lui ; il a tiré son hanzar et s’est percé le bras. « Bois mon sang, Christich, et ne commets pas un crime4 : quand nous serons tous morts de faim, nous reviendrons sucer le sang de nos ennemis. » Mladin s’est