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NOTES.

1. La république de Venise entretenait à sa solde un corps de soldats nommés esclavons. Un ramassis de Morlaques, Dalmates, Albanais, composait cette troupe très-méprisée à Venise, ainsi que tout ce qui était militaire. Le sujet de cette ballade semble être un jeune Morlaque malheureux en amour et qui s’est laissé enrôler dans un moment de dépit.

Ce chant est fort ancien, à en juger par quelques expressions, maintenant hors d’usage et dont peu de vieillards peuvent encore donner le sens. Au reste, rien n’est plus commun que d’entendre chanter à un joueur de guzla des paroles dont il lui serait impossible de donner une explication quelconque. Ils apprennent par cœur fort jeunes ce qu’ils ont entendu chanter à leur père, et le répètent comme un perroquet redit sa leçon. Il est malheureusement bien rare aujourd’hui de trouver des poètes illyriens