Page:Merimee - La Guzla, Levrault, 1827.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tant il mangeait avec avidité. Suivant l’avis du voivode, j’eus soin de le faire boire, et mes amis, qui étaient venus nous tenir compagnie sur le bruit de son arrivée, remplissaient son verre à chaque instant. Nous espérions que quand cette faim et cette soif si extraordinaires seraient apaisées, notre homme voudrait bien nous faire entendre quelques-uns de ses chants. Mais notre attente fut bien trompée. Tout d’un coup il se leva de table et se laissant tomber sur un tapis près du feu (nous étions en Décembre), il s’endormit en moins de cinq minutes, sans qu’il y eût moyen de le réveiller.

Je fus plus heureux une autre fois : j’eus soin de le faire boire seulement assez pour l’animer, et alors il nous chanta plusieurs des ballades que l’on trouvera dans ce recueil.