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Elle lui fait encore une dernière prière : qu’il envoie au moins une blanche lettre au cadi d’Imoski, et qu’il lui dise : « La jeune dame te salue et par cette lettre elle te fait cette prière : quand tu viendras avec les nobles svati, apporte à ta fiancée un long voile qui la couvre tout entière, afin qu’en passant devant la maison de l’aga, elle ne voie pas ses orphelins. »

Quand le cadi eut lu cette blanche lettre, il rassembla les nobles svati. Les svati allèrent chercher la mariée, et de sa maison ils partirent avec elle tous remplis d’allégresse.

Ils passèrent devant la maison de l’aga ; ses deux filles du haut du balcon ont reconnu leur mère ; ses deux fils sortent à sa rencontre, et appellent ainsi leur mère : « Arrête, notre mère chérie ! viens goûter avec nous ! » La mal-