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couronne de mariée, aussitôt qu’elle aura revu la demeure de sa mère.

La dame a lu cet écrit ; elle baise le front de ses deux fils et la bouche vermeille de ses deux filles ; mais elle ne peut se séparer de son dernier enfant, encore au berceau. Son frère, sans pitié, l’arrache avec peine à son enfant, et la plaçant sur son cheval, il rentre avec elle dans sa maison blanche. Elle resta peu de temps dans la maison de ses pères. Belle, de haut lignage, elle fut recherchée bientôt par les nobles seigneurs du pays. Entre tous se distinguait le cadi d’Imoski.

La dame implore son frère : « Ah ! mon frère, puissé-je ne te pas survivre ! Ne me donne à personne, je t’en conjure4 ; mon cœur se briserait en voyant mes enfans orphelins. » Ali-Bey ne l’écoute point ; il la destine au cadi d’Imoski.