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ma maison blanche, ni dans ma maison, ni devant mes parens. » La dame, en entendant ces paroles, se renferme dans son appartement toute triste et accablée. Voilà que des pas de chevaux ont retenti près de sa maison, et la pauvre femme d’Asan-Aga, croyant que son mari s’approche, court à son balcon pour se précipiter. Mais ses deux filles ont suivi ses pas : « Arrête, notre mère chérie ! ce n’est point notre père Asan-Aga, c’est notre oncle Pintorovich-Bey. »

L’infortunée s’arrête ; elle serre dans ses bras son frère chéri. « Ah, mon frère ! grande honte ! Il me répudie, moi qui lui ai donné cinq enfans ! »

Le bey garde un morne silence ; il tire d’une bourse de soie rouge un écrit qui lui rend sa liberté3. Maintenant elle pourra reprendre la