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fut blessé au visage dans une escarmouche avec les Pandours[1]. Enfin, ayant gagné quelque argent d’une manière assez peu honnête, je crois, il quitta les montagnes, acheta des bestiaux et vint s’établir dans le Kotar avec sa femme et quelques enfans. Sa maison est près de Smocovich, sur le bord d’une petite rivière ou d’un torrent qui se jette dans le lac de Vrana. Sa femme et ses enfans s’occupent de leurs vaches et de leur petite ferme ; mais lui est toujours en voyage ; souvent il va voir ses anciens amis les Heyduques, sans toutefois prendre part à leur dangereux métier.

Je l’ai vu à Zara pour la première fois en 1816. Je parlais alors très-facilement l’illyrique, et je désirais beaucoup entendre un poëte

  1. Soldats de la police, voy. les notes suiv.