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les évangéliques et assurait qu’ils étaient tous damnés. Il ne voulait pas même qu’aucun d’eux approchât de lui ; car il estimait qu’ils étaient indignes de converser avec lui ; mais il le permettait à ceux dont il était assuré qu’ils ne se souciaient pas tant de la religion que de la nouveauté, et par ce moyen il en attrapa plusieurs qu’il fit rentrer dans le papisme. Jusques ici personne n’avait su que cet esprit était le diable, et on ne l’aurait pas encore appris si, dans l’année du jubilé 1600, certains Polonais, étant allés en Italie, n’eussent répandu le bruit de l’esprit de Zacharie parmi le peuple. Ce qu’un certain Italien qui exerçait l’art magique ayant appris, comme il y avait cinq ans que cet esprit qu’il tenait enfermé, lui était échappé, il s’en alla en Pologne trouver cette Dame Wlodkow, et demanda au grand étonnement de tous les assistans que ce diable qui lui avait déserté lui fût rendu ; ce que la Dame lui ayant accordé,