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le dit lui même dans sa ballade intitulée l’Aubépine de Veliko. Il était fils d’un cordonnier, et ses parens ne semblent pas s’être donné beaucoup de mal pour son éducation, car il ne sait ni lire ni écrire. À l’âge de huit ans il fut enlevé par des Tchingénehs ou Bohémiens. Ces gens le menèrent en Bosnie, où ils lui apprirent leurs tours et le convertirent sans peine à l’islamisme, qu’ils professent pour la plupart[1]. Un ayan ou maire de Livno le tira de leurs mains et le prit à son service, où il passa quelques années.

Il avait quinze ans, quand un moine catholique réussit à le convenir au christianisme, au risque de se faire empaler s’il était décou-

  1. Tous ces détails m’ont été donnés en 1817 par Maglanovich lui-même.