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Rien ne pouvait la distraire des idées lugubres qui la poursuivaient. Elle avait une grande peur de la mort et elle se regardait comme perdue sans ressource, malgré tous les motifs de consolation que nous pouvions lui présenter. En quelques jours elle était devenue d’une maigreur étonnante ; ses lèvres étaient totalement décolorées et ses grands yeux noirs paraissaient encore plus brillans ; elle était réellement effrayante à regarder.

Je voulus essayer de réagir sur son imagination, en feignant d’entrer dans ses idées. Malheureusement, comme je m’étais d’abord moqué de sa crédulité, je ne devais plus prétendre à sa confiance. Je lui dis que dans mon pays j’avais appris la magie blanche, que je savais une conjuration très-puissante contre les mauvais esprits, et que, si elle voulait, je