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lant toutes à la fois et accablant de questions la malade qui, toujours très-pâle, leur répondait à peine. Son cou était entortillé de ces lambeaux teints de la liqueur rouge et infecte qu’ils prenaient pour du sang, et qui faisait un contraste affreux avec la gorge et les épaules à moitié nues de la pauvre Khava.

Peu à peu toute cette foule s’écoula et je restai seul d’étranger dans la maison. La maladie fut longue. Khava redoutait beaucoup l’approche de la nuit, et elle voulait toujours avoir quelqu’un pour la veiller. Comme ses parens, fatigués par leurs travaux de la journée, avaient de la peine à rester éveillés, j’offris mes services comme garde-malade, et ils furent acceptés avec reconnaissance. Je savais que ma proposition n’avait rien d’inconvenant pour des Morlaques.