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du linge la liqueur rouge qui sortait de ce corps déchiqueté, afin d’en frotter le cou de la malade.

Cependant plusieurs jeunes gens tirèrent le mort hors de la fosse, et bien qu’il fût criblé de coups, ils prirent encore la précaution de le lier bien fortement sur un tronc de sapin ; puis ils le traînèrent, suivis de tous les enfans, jusqu’à un petit verger en face de la maison de Poglonovich. Là étaient préparés d’avance force fagots entremêlés de paille. Ils y mirent le feu, puis y jetèrent le cadavre et se mirent à danser autour et à crier à qui mieux mieux, en attisant continuellement le bûcher. L’odeur infecte qu’il répandait me força bientôt de les quitter et de rentrer chez mon hôte.

Sa maison était remplie de monde ; les hommes, la pipe à la bouche ; les femmes par-