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ferme et solide ; non-seulement ceux qui sont ordinairement avec eux, mais les étrangers et ceux qui n’ont aucun commerce avec eux, tant est grande la force de la vue, et combien que la sorcellerie se fasse par le toucher et mesler, elle se parfait toutefois bien souvent par les yeux, comme une certaine extermination et envoi d’esprit coulant par les yeux au cœur de l’ensorcelé, qui l’infecte du tout. Car il advient que l’adolescent qui a un sang subtil, clair, chaud et doux, donne tels esprits, vu qu’ils sortent de la chaleur du cœur, et sang le plus pur, parce qu’étant très-légers ils parviennent en la plus haute partie du corps et sortent et sont dardés par les yeux, qui sont pleins de petits trous et veines, et sont plus nets que partie qui soit : et avec cet esprit, par rayons, est mise dehors une certaine