Page:Meresse Histoire du Cateau 1906.djvu/67

Cette page n’a pas encore été corrigée
53
le cateau aux temps modernes

religion ». Les protestants en empêchèrent la publication et se réunirent aux cris de : « Aux armes, tue, tue ! » Le secrétaire dut se sauver pour ne pas être massacré.

Il est assez difficile d’expliquer la conduite du châtelain et des échevins que nous avons vu refuser de pactiser avec l’émeute et qui, cependant, restèrent dans la ville. Ils s’abouchèrent avec les membres du consistoire et conclurent un accord ou appointement qui garantissait aux catholiques et protestants la liberté du culte et menaçait « d’estre pugnis comme rebelles et fracteurs de la paix et repos publicque », ceux qui attaqueraient les ministres des deux religions. Les amendes qui seraient infligées à cette occasion, devaient être appliquées au soulagement des pauvres et aux fortifications de la ville.

Revenu de la diète d’Augsbourg, l’archevêque avait résolu d’en finir avec les rebelles, d’autant plus qu’il voyait dans ces faits des entreprises de la France contre le Cambrésis. « Si Sa Majesté tarde de venir, écrivait-il à Philippe ii, elle se trouvera dépossessée des pays de par deçà et elle en perdra la seigneurie ». Faute de troupes pour attaquer la ville, il dut supporter « la honte que c’est d’endurer une telle insolence d’une poignée de gens de deux ou trois cens personnes » et voir « gaster le plat pays tout allentour[1] ».

Toutefois, il ne désavoua pas formellement les

  1. Correspondance du cardinal de Granvelle, loc. cit.