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le cateau aux temps modernes

religieuses de Saint-Ladre sont battues et l’une d’elles est laissée pour morte. Dans l’église Saint-Martin, transformée en temple, Lesur se dit envoyé de Dieu « pour oster toute profanation » et « abattre les idoles ». Joignant l’action à la parole, il se saisit d’une cognée, en frappe le crucifix, les statues de la Vierge et de Saint Jean et en fait transporter les débris dans une demeure où il a élu domicile. Le dimanche suivant, il fait désigner par l’assemblée un conseil qui s’attribue le titre de consistoire. Six hommes de la ville, quatre des faubourgs, sous le nom d’anciens, sont chargés « d’avoir regard sur tout le peuple, pour conduire et corriger ceux qui seraient défaillants et scandaleux ». Quatre diacres, élus également, furent commis afin de recueillirles deniers « pour la substantiation des pauvres gens et des malades ». La célébration des offices catholiques fut interdite.

Ce fut en vain que l’archevêque écrivit aux magistrats de rétablir le calme dans la ville. Des soldats du Quesnoy s’étant établis à Montay, les « faubourtiers » s’ameutèrent pendant la nuit et se dirigèrent vers cette localité ; mal leur en prit, car les soldats résistèrent et l’un des émeutiers fut tué. Le prédicant jura de le venger et, le jeudi suivant, jour du prêche, les plus animés y vinrent avec « aucuns ostieulx et ustensiles, hoyaux, piques et cognées ». Le consistoire, averti, demanda à Lesur de les détourner de leurs projets. Malgré sa promesse, il n’en fit rien, et, au sortir du prêche, ils s’en allèrent détruire complètement le couvent